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Vous avez envie d'envoyer votre texte mais vous hésitez, alors

 

Ecoutez, lisez et osez

 

                LES CONSEILS D'ALAIN ABSIRE

Passer du côté de l’écriture c’est entrer dans les coulisses de la langue et s’il n’y a pas de véritables recettes, il y a néanmoins quelques éléments à ne pas négliger.

Un récit structuré

 

  •  Construire la narration : centrer la succession des éléments du récit sur un ou deux éléments clés, il s'agit d'une nouvelle, le début et la chute doivent être particulièrement soignés.

  • Prendre le temps de développer un ou deux éléments importants: un personnage, un lieu, une ambiance, une mémoire…

  • Étoffer un ou des personnages élaborés pour qu'ils existent aux yeux du lecteur,  en leur donnant une cohérence interne, voire une incohérence signifiante.

  • Se méfier des généralités, des grandes idées souvent très convenues, c’est le personnage ou l’histoire qui conduisent le lecteur à la réflexion.

 

Une écriture maîtrisée

 

  • Vérifier l’orthographe et la syntaxe (temps des verbes, grammaire, vocabulaire) Soigner l’expression surtout si elle traduit l’oralité qui est plus difficile à écrire qu’on le croit.

  • Relire, à voix haute si nécessaire, corriger, remanier plusieurs fois si nécessaire pour vérifier la cohérence, l’efficacité, la fluidité du récit. La relecture est un travail minutieux et difficile. 

  • Lire et relire des auteurs de nouvelles, classiques et contemporains, en cherchant à saisir le détails de la structure des textes, la composition des personnages, les effets…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

UN DOUBLE SYSTEME DE LECTURE


Tous les manuscrits reçus font l’objet d’une double lecture : celle opérée par les comités qui élaborent les fiches de lecture (le circuit externe) et celle opérée par un groupe d’une vingtaine de lecteurs aguerris, à l’œuvre depuis de nombreuses années (le circuit interne). La confrontation des résultats aboutit à la sélection la plus équitable possible : les candidats peuvent être assurés que tout est ou sera mis en œuvre pour que tous les manuscrits de qualité soient retenus et les meilleurs d’entre eux adressés au Jury. Les fiches de lecture, riches de conseils et de suggestions, dénuées de toute démagogie ou critique assassine, constituent un véritable encouragement à prendre confiance en soi, pour peu qu’on soit animé du « besoin d’écrire ».

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LA FICHE DE LECTURE


Le Prix du Jeune Écrivain adresse à chaque candidat une fiche de lecture qui analyse le travail d'écriture et suggère quelques conseils, en voici une:

 

Redevenir un fils

Manuscrit 58

 

Votre texte, Redevenir un fils, avance avec assurance. Il pose avec efficacité ses personnages, ses scènes, ses motivations psychologiques et sociales. Il a, dirais-je, l’assurance d’un scénario : les enjeux sont nets, les personnages sont caractérisés et attachants, la tension dramatique est vraiment palpable. La lecture de votre texte est très plaisante. Le découpage en scènes très visuelles est réussi, et vous avez un bon sens des ellipses narratives : le passage de la première scène (la course) à la suivante est bien géré. Le focus sur les différents personnages est bien dosé. Le mélange de logique tragique et de réalités sociales est lui aussi bien vu, bien équilibré là encore. En un mot, les techniques littéraires et narratives, que l’on sent nourries à celles des séries TV et du cinéma, fonctionnent bien et sont très opérantes. Le reproche qui peut être fait à ce texte est dès lors à relativiser : Redevenir un fils a un goût de déjà vu, déjà lu qui est d’autant plus regrettable que votre maîtrise littéraire et narrative est grande. Il y a peu de surprises, dans votre texte. Le lecteur connaît déjà tous ces personnages par cœur, il les a déjà vus et lus ailleurs : le petit délinquant qui veut se racheter ; le policier fatigué, vieillissant, et paternel ; la mère courageuse et digne ; le boss glacé et dur comme la pierre ; etc.Votre texte, dès lors, s’avale vite, parce qu’il est très bien fait. Mais il s’oublie aussi vite, parce que ce qu’il raconte, et comment il nous le raconte, ce sont le contenu et la forme que nous voyons tous les jours à la télévision ou que nous lisons dans le tout-venant de la littérature. Cette critique est volontairement sévère, parce qu’elle souhaite vous montrer comment votre talent — ce n’est pas un vain mot que j’emploie ici, et surtout pour un écrivain de votre âge (17 ans) — pourrait être mieux employé à développer des univers qui soient véritablement singuliers, uniques en leur genre. Vous avez en votre possession tous les outils et toute la maîtrise des outils pour faire une œuvre qui soit vraiment unique, qui ne ressemble pas à celles des autres, qui soit la vôtre : foncez !

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DES TÉMOIGNAGES DE LAURÉATS

 

 

Le Prix du Jeune Écrivain a été pour moi le départ de tout

 

D'abord, en quelque sorte, de l'écriture, puisque j'ai envoyé une nouvelle un peu par hasard, grâce à une affiche aperçue dans mon école. Lorsque j'ai appris que j'avais remporté le premier prix, deux événements sont rapidement survenus : le premier, c'est une prise de conscience. L'idée qu'écrire n'est pas une activité stérile et que le partage est possible. La création est si souvent une histoire de confiance. La confiance est née ce jour-là pour moi. Le deuxième événement, après l'envie de continuer d'écrire, c'est la possibilité de concrétiser ce projet. Grâce à la renommée du PJE, et à ma première publication chez Buchet Chastel, mon premier roman a probablement pu être plus rapidement lu par les éditeurs. C'était une bonne carte de visite, ou une porte d'entrée, comme on voudra. Enfin, le PJE, pour moi, ce sont aussi des rencontres décisives, et amicales : Marc et Nelly, d'abord, mais aussi Jean-Baptiste Del Amo, lauréat deux ans avant moi (et dont la publication de son Éducation libertine chez Gallimard m'a encouragé à "me lancer" à mon tour dans un roman), Minh Tran Huy, ma marraine d'écriture, ou encore Carole Martinez. Des passeurs." 

                           Arthur Dreyfus, lauréat en 2009

 

 

Merci pour la lumière

 

" Avoir seize ans. Écrire chaque jour. Rêver d'un lecteur inconnu. Prononcer à voix basse le mot « écrivain », comme une promesse extorquée à l'adulte qu'on deviendra un jour. Envoyer une nouvelle par la poste. Être lu. Être choisi. Rencontrer d'autres aspirants, rencontrer des écrivains. Reprendre, couper, corriger, travailler jusqu'à ce que les mots soient incolores. Voir ses phrases imprimées dans un livre, voir ses phrases dans une librairie. Feuilleter les pages, chérir son exemplaire (le flairer en secret parce que c'est ridicule). Et puis écrire encore, mais avec le vent dans le dos. Écrire avec un point qui brille devant soi. De la lumière à l'horizon. Merci à ceux qui font vivre le Prix du Jeune Écrivain. Merci pour la lumière."

 

                                                                           Xabi Molia, lauréat en 1997 et 1998

 

 

Quelle joie ! quel bonheur !"

 

Envoyer un texte est un plaisir, car on sait que l'aventure s'achèvera, quoi qu'il arrive, sur un contact personnel. Peu importe nos intentions, nos ambitions de départ, on nous apportera la preuve tangible que l'on a été lu, que l'on nous a pris au sérieux. Expérience unique, fondatrice dans la formation de l'écriture. Garantie inestimable de savoir qu'il existe, année après année, des personnes qui nous liront, nous critiqueront, accorderont de l'importance à notre travail.

2008 : j'ai participé pour la première fois au PJE. Mon texte est allé jusqu'en demi-finale. La fiche de lecture que j'ai reçue décrivait les atouts de mon texte, me confortant ainsi dans l'idée que je devais participer à nouveau l'année suivante, mais en soulignait également les faiblesses, m'offrant ainsi un regard plus objectif sur mon travail que celui de mes proches.
2009 : mon texte fait partie des treize textes édités. Quelle joie ! Quel bonheur ! 
2010 : confortée par le palmarès de l'année précédente, je tente à nouveau l'aventure. Mon texte ne va pas plus loin que le premier comité de lecture. 
Évidemment je suis un peu déçue. Une déception que la fiche de lecture maidera à surmonter par ses critiques bienveillantes, précises, jamais tatillonnes.
Voilà pourquoi en 2011, malgré deux déconvenues, je ne me suis pas découragée. J'ai adressé ma nouvelle au PJE et mon texte est primé..."   

                                                                              

        Noémi Schaub, lauréate 2012 

 

 

Lisez des extraits des nouvelles primées :

 

- Sornettes ou vérités?  Erika Szewski, 1er Prix 2014

 

Crédit photos Guy Bernot

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